Panneaux solaires par mauvais temps : ce qu’il faut vraiment savoir

Introduction

On associe souvent les panneaux solaires aux toits baignés de soleil et aux régions méditerranéennes. Et pourtant, pluie, nuages ou même la neige ne les empêchent pas de fonctionner !

Si vous habitez une région au climat capricieux, vous vous demandez peut-être : est-ce que des panneaux photovoltaïques valent vraiment le coup même par mauvais temps ? La bonne nouvelle, c’est que oui. Même sous un ciel gris, l’énergie solaire reste rentable et efficace. Voici pourquoi.

Panneaux solaires et ciel couvert : comment ça fonctionne ?

Première chose à savoir : un panneau solaire capte la lumière du soleil, pas sa chaleur. Autrement dit, même lorsqu’il fait gris, une partie du rayonnement solaire perce les nuages. Vos panneaux continuent donc de produire de l’électricité, bien que la production soit moindre qu’en plein ciel bleu.

Lors d’un ciel très nuageux ou d’une grosse averse, la production d’électricité peut chuter significativement (dans les cas extrêmes, un panneau peut ne fournir que 10 à 30 % de sa capacité maximale). Heureusement, la plupart du temps, un simple ciel couvert n’entraîne qu’une baisse modérée du rendement. Et en prime, la pluie rend service : elle nettoie naturellement la surface des panneaux en enlevant poussières et saletés, ce qui améliore leur performance sur la durée.

Et en hiver ?

En hiver, les journées plus courtes et un soleil rasant limitent naturellement la production solaire. Cependant, le froid n’est pas l’ennemi des panneaux, bien au contraire : les cellules photovoltaïques fonctionnent encore mieux lorsque les températures baissent. Par temps froid et sec, un panneau peut même être un peu plus performant qu’en plein été, car la chaleur excessive réduit l’efficacité des cellules. C’est d’ailleurs pour cela que des pays aux hivers rigoureux, comme l’Allemagne, parviennent à exploiter avec succès l’énergie solaire malgré un ensoleillement modeste.

Le principal défi en hiver vient plutôt de la neige et du manque de lumière. Si une épaisse couche de neige recouvre vos panneaux, la production s’arrête temporairement. Dans ce cas, il peut être utile de déneiger si l’accumulation est importante et persiste. Heureusement, les installations sont généralement inclinées de façon à ce que la neige glisse d’elle-même dès que possible. D’ailleurs, une fine couche de poudreuse peut même réfléchir une partie de la lumière et augmenter légèrement la production, au lieu de la bloquer complètement. En somme, vos panneaux ne craignent pas l’hiver : ils produiront un peu moins qu’en été, mais ne seront jamais totalement à l’arrêt lorsque le soleil se fait rare.

Technologies et optimisations possibles

Grâce aux progrès technologiques, il existe des solutions pour tirer le maximum de votre installation solaire, même par météo défavorable. Tout d’abord, le choix du matériel a son importance. Par exemple, les panneaux monocristallins offrent en général un rendement supérieur, y compris par faible luminosité, par rapport aux modèles polycristallins. Les panneaux bifaciaux, quant à eux, captent la lumière des deux côtés et peuvent profiter des rayons réfléchis (sur la neige, un mur clair, etc.), ce qui aide lorsque la lumière est diffuse.

Ensuite, l’orientation et l’inclinaison de vos panneaux jouent un rôle crucial. Dans les régions peu ensoleillées, on privilégie souvent une inclinaison un peu plus forte pour capter au mieux le soleil bas sur l’horizon. Un angle autour de 30° à 35° est un bon compromis annuel, mais on peut l’augmenter en hiver (45° à 60°) si l’on dispose de structures ajustables. De plus, il faut veiller à minimiser les ombrages (ombres d’arbres, de bâtiments voisins) surtout en hiver lorsque le soleil est bas. Un nettoyage occasionnel (une fois par an, par exemple) permet également de garder un rendement optimal en retirant la poussière ou les feuilles mortes que la pluie n’aurait pas éliminées.

Enfin, du côté électrique, l’utilisation de micro-onduleurs (ou d’optimiseurs de puissance) pour chaque panneau permet de limiter les pertes en cas d’ombrage partiel ou de conditions différentes d’un panneau à l’autre. Contrairement à un onduleur central qui peut brider tout un groupe de panneaux si l’un d’eux est à l’ombre, les micro-onduleurs optimisent la production de chaque module individuellement. Ainsi, même si un nuage ne couvre qu’une partie de l’installation, le reste de vos panneaux continuera à fonctionner à plein régime.

Rentabilité : les panneaux solaires restent-ils rentables par ciel couvert ?

La réponse est oui ! Même sous des latitudes moins ensoleillées ou par météo capricieuse, une installation solaire bien dimensionnée demeure rentable. Il suffit de regarder l’exemple de la Bretagne : cette région, pourtant souvent nuageuse et pluvieuse, reçoit tout de même environ 1 800 heures de soleil par an. De nombreux foyers bretons équipés en solaire arrivent à rentabiliser leur investissement sur une durée raisonnable.

Plusieurs facteurs jouent en faveur de la rentabilité, même par mauvais temps :

• La forte baisse du coût des panneaux solaires ces dernières années rend l’investissement initial beaucoup plus abordable.
• Les aides et subventions de l’État (MaPrimeRénov’, TVA réduite à 10 %, etc.) allègent fortement le coût de votre installation.
• La possibilité de vendre le surplus d’électricité (à EDF ou à un autre fournisseur) génère un revenu complémentaire lorsque vos panneaux produisent plus que votre consommation.
• Les économies réalisées sur votre facture d’électricité – d’autant plus appréciables avec la hausse des tarifs de l’énergie. Chaque kilowatt-heure solaire autoproduit est un kilowatt-heure de moins à acheter au réseau.

Grâce à ces atouts, le retour sur investissement d’un système photovoltaïque reste intéressant, même sous un ciel souvent couvert. Bien sûr, la production annuelle sera un peu inférieure à celle d’une installation dans le Sud, mais elle suffit généralement à rentabiliser l’opération en quelques années tout en vous faisant faire des économies sur le long terme.

FAQ : vos questions sur le solaire par mauvais temps

1. Les panneaux solaires fonctionnent-ils sans soleil direct ?
   Oui. Même sans soleil direct, ils continuent de produire grâce à la luminosité diffuse du jour. Le rendement est plus faible qu’en plein soleil, mais la production n’est pas nulle pour autant.
2. Faut-il enlever la neige des panneaux à la main ?
   En général non, sauf cas exceptionnel. Si une épaisse couche de neige s’est accumulée et ne fond pas, vous pouvez la déneiger avec précaution. Mais le plus souvent, la pente du toit suffit pour que la neige glisse d’elle-même, surtout dès que le soleil pointe le bout de son nez.
3. La pluie suffit-elle à nettoyer les panneaux ?
   En partie, oui. La pluie rincera la poussière et la saleté courante. Toutefois, un nettoyage complet une fois par an est recommandé pour éliminer les dépôts tenaces (pollen, fientes d’oiseaux…) et garantir le meilleur rendement possible.
4. Quelle est la durée de vie d’un panneau solaire ?
   La plupart des panneaux ont une durée de vie de 25 à 30 ans tout en conservant un bon niveau de performance. Au-delà, ils continuent de fonctionner mais leur rendement baisse lentement au fil du temps (environ 0,5 % de perte de puissance par an en moyenne).
5. Un panneau solaire produit-il de l’électricité la nuit ?
   Non. La nuit, en l’absence totale de lumière, les panneaux ne produisent rien. Pour avoir de l’électricité une fois le soleil couché, il faut soit la stocker dans une batterie en journée, soit utiliser le réseau électrique comme relais.
6. Existe-t-il des aides partout en France pour s’équiper ?
   Oui, dans la plupart des cas. L’État français propose des aides financières un peu partout sur le territoire (sous conditions de ressources ou de type d’installation), et certaines régions ou communes ont aussi leurs propres subventions. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou sur les sites officiels pour connaître les dispositifs disponibles chez vous.

Conclusion

En résumé, les panneaux solaires ne craignent pas vraiment le mauvais temps. Pluie, nuages ou froid n’empêchent pas vos panneaux de faire leur travail : ils produisent un peu moins, mais produisent quand même ! Grâce aux progrès technologiques, à une bonne planification de l’installation et aux aides disponibles, l’énergie solaire reste une option judicieuse et rentable, même dans les zones peu ensoleillées. Ne laissez donc pas quelques nuages vous dissuader de passer au solaire : vos panneaux photovoltaïques fourniront de l’énergie verte qu’il fasse beau… ou mauvais temps.