MaPrimeRénov’ : ce qui change à partir du 30 septembre 2025
- 4 minutes de lecture

À partir du 30 septembre 2025, MaPrimeRénov’ évolue. Entre recentrage sur les passoires thermiques, maintien des aides « monogestes », barèmes différenciés selon les revenus et une articulation particulière avec les zones climatiques H1, H2 et H3 via les CEE : voici un tour d’horizon complet et actualisé.
Ce qui change dès le 30 septembre
- MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur rouvre, mais uniquement pour les logements classés E, F ou G au DPE.
- Seuls les ménages très modestes pourront déposer un dossier dans un premier temps, avant une ouverture progressive aux autres catégories selon des quotas définis.
- Plafonds de travaux éligibles : 30 000 € pour un gain de 2 classes énergétiques, 40 000 € pour un gain de 3 classes ou plus.
- Suppression du bonus de sortie de passoire énergétique (10 %).
- Taux d’aides ajustés :
- maintien des taux élevés pour les ménages modestes,
- plafonnement à 45 % pour les ménages intermédiaires,
- seulement 10 % pour les ménages aisés.
Monogestes : le parcours par geste confirmé en 2025
Maintien des aides jusqu’au 31 décembre 2025
Les aides aux travaux simples (« monogestes ») sont maintenues jusqu’à la fin de l’année 2025, malgré les craintes d’une suspension. Cela permet aux ménages de réaliser des gestes ciblés (isolation, changement de chaudière, ventilation, etc.) sans attendre une rénovation globale.
DPE facultatif jusqu’en 2026
Jusqu’au 1er janvier 2026, les demandes de monogestes peuvent être déposées sans obligation de réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE).
Conditions liées au logement
- Logement principal, occupé au moins 8 mois par an, de plus de 15 ans (ou 2 ans en cas de remplacement d’une chaudière fioul).
- Pour les propriétaires bailleurs : engagement de location pendant au moins 6 ans.
Revenus et zones géographiques
- Les ménages les plus aisés (catégorie Rose) sont exclus du dispositif, sauf cas particuliers en Outre-mer.
- Les plafonds de ressources diffèrent entre l’Île-de-France et les autres régions, avec des seuils plus favorables en Île-de-France.
- En Outre-mer, des règles spécifiques s’appliquent sur l’ancienneté du logement et certains gestes techniques.
Artisan RGE obligatoire
Le recours à un professionnel certifié RGE reste indispensable pour percevoir les aides.
Et les zones climatiques H1, H2, H3 ?
Les zones H1, H2 et H3 correspondent aux différences climatiques du territoire français (Nord/Est plus froid, Ouest intermédiaire, Sud méditerranéen).
Elles ne modifient pas les barèmes de MaPrimeRénov’, qui restent identiques sur tout le territoire.
En revanche, elles jouent un rôle majeur pour les CEE (Certificats d’Économies d’Énergie), souvent cumulés avec MaPrimeRénov’ :
- En zone H1 (climat froid), les primes CEE sont généralement plus élevées car les économies d’énergie potentielles sont plus importantes.
- En zone H2 (climat tempéré), les aides sont intermédiaires.
- En zone H3 (climat chaud), les aides sont souvent plus faibles, car les gains énergétiques sont moindres.
En pratique : un même geste (ex. isolation des combles) peut être financé au même niveau par MaPrimeRénov’, mais générer un montant de CEE très différent selon que le logement est situé à Lille, Bordeaux ou Marseille.
Le contexte politico-économique
La rénovation énergétique reste une priorité nationale, mais dans un cadre budgétaire plus contraint.
La suspension du guichet pour les rénovations globales durant l’été 2025 a marqué un signal fort, mais le maintien des monogestes a permis de préserver la dynamique.
En parallèle, les différences géographiques (zones climatiques pour les CEE, plafonds de ressources pour MaPrimeRénov’) montrent une volonté d’adapter les dispositifs aux réalités locales.
Une réforme qui fait sens
Cette réforme illustre un équilibre recherché :
- cibler les logements les plus énergivores,
- assouplir les démarches pour les gestes isolés,
- adapter les financements aux réalités climatiques via le cumul MaPrimeRénov’ + CEE.
Pour les ménages comme pour les professionnels, c’est une incitation claire : la transition énergétique reste prioritaire, et chacun peut y contribuer, soit par étapes, soit par un projet global, selon ses moyens et son contexte.
